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Photo du rédacteurYann Cabello

Workflows : du RAW au jpg

Dernière mise à jour : 29 août 2019

Dans la jungle des logiciels et le chaos de la chaîne numérique, il nous faut batailler plus que de raison et passer parfois un temps fou pour obtenir un rendu plaisant à notre oeil. Dans cet article, j'exposerai mes workflows et postulats, relatifs à mon approche, pratique professionnelle et convictions personnelles. Je suis canoniste, mais la démarche abordée ne me semble pas sans intérêt, quelle que soit la marque du reflex. En fin d'article, vous trouverez les workflows en pas-à-pas.

 


Le postulat

Je pars du principe qu'une base "saine", la plus juste possible, est nécessaire, quand bien même si l'on souhaite ensuite s'éloigner d'une approche photoréaliste en matière de rendu. Je ne détaillerai pas ici les contraintes de la gestion de la couleur qui ne peuvent faire l'objet d'un unique article ni la façon de procéder aux différents réglages.


Par quoi commencer ?

Et bien par le début ; le reflex. Considérons par défaut que le reflex ne restitue pas très bien les couleurs, et qu'il va falloir en premier lieu corriger ce point.


Solution à budget :

Si vous avez les connaissances nécessaires, un budget relativement conséquent, et du temps, il faut étalonner votre reflex ; créer un profil (ICC / DCP) qui va corriger les déviances de votre reflex en matière de restitution des couleurs. Vous retrouverez ce profil dans les logiciels de post-traitement.


Solution sans budget :

Il faut s'en remettre au profil générique fourni par les logiciels de post-traitement. C'est une solution peu satisfaisante, surtout chez Adobe. On accuse souvent à tort une marque ou une autre pour sa piètre restitution des tons chairs par exemple, alors que seule la médiocrité des process couleurs et profils génériques des logiciels, est en cause.


DPP, le compromis chez Canon :

C'est un logiciel gratuit fourni aux canonistes, il permet de gérer les fichiers RAW (CR2, CR3). Oui, DPP est un logiciel austère, sans possibilité de retouche locale, il compresse et exporte mal, récupère les informations des valeurs extrêmes comme un bourrin (si on sait jouer de la courbe dans un autre onglet, il y a moyen d'arriver à des choses très satisfaisantes). MAIS ; le tri des photos sous DPP est d'une rapidité sans égal et sa "justesse" immédiate est sans équivalent (lorsque l'on sait comment faire il s'entend) ; qui connaît mieux la science des couleurs Canon que Canon ?


J'ai passé des années à créer des profils ICC (Capture One) ou DCP (Adobe) avec des moyens coûteux pour au final constater que DPP est très proche des meilleures solutions, tout du moins à l'oeil. Pour le travail destiné aux catalogues avec référence couleurs, je continue évidemment à créer un profil ICC / DCP, la restitution des couleurs étant l'enjeu de ces contrats, même si au final la différence se mesure plus à la pipette qu'à l'oeil.


DPP


Les profils :

Nous retrouvons la notion de profils (styles d'image) : description et d'autres à télécharger : lien (le style d'image Studio est intéressant pour l'usage du même nom).


Les différents profils :

Parmi tous ces profils (styles d'image), il faut distinguer les profils flatteurs qui ne s'embarrassent pas de la justesse des couleurs mais se préoccupent avant tout d'un rendu, des profils fidèles, c'est à dire les plus "justes". A dire vrai, il n'existe qu'un profil fidèle à proprement parler : le style d'image Fidèle (Faithful). C'est donc ce dernier que j'utilise exclusivement pour obtenir une base "saine" de développement, avec une modification au niveau de la netteté 4 (voire 5).1.1


Réglages boîtier :

Vous pouvez choisir et modifier ce style d'image dès la prise de vue, dans les réglages boîtier ; à l'ouverture du fichier Raw dans DPP, tous les paramètres seront conservés, y compris les corrections d'objectifs (diffraction, vignettage, déformation)... et ceci est un avantage considérable sur tous les autres logiciels, tant au niveau du nombre d'opérations à appliquer en post-traitement qu'au niveau de la justesse des corrections ; qui connaît mieux Canon que Canon ?


Paramétrer son espace de travail

Avant de passer aux différents workflows, il faut mettre en place, et de façon cohérente, son espace de travail.


DPP :

1. Gestion des couleurs : Outils -> Préférences -> Gestion des couleurs -> Param. défaut espace couleur travail -> Gamme de couleur RVB

Le profil utilisé est "wide gamut RGB" moins vaste qu'un Prophoto mais toujours en D50, il serait dommage et préjudiciable de rester en sRGB ou Adobe, restreints et en D65.


2. Transférer sous Photoshop : Outils -> transférer vers Photoshop (si cela ne fonctionne pas, il faut effacer les entrées obsolètes dans la base de registre). C'est un tiff 16 bits, dès lors que le fichier est derawtisé et développé sous DPP, le Raw n'est plus essentiel à mon sens sous Camera Raw.


Camera Raw (Photoshop) :

Lorsque l'on transfert un fichier de DPP vers Photoshop, afin d'ouvrir le dit fichier automatiquement sous Camera Raw :


1. Sous Photoshop : Préférences -> Camera Raw -> Gestion des fichiers jpeg et tiff -> ouverture automatique de tous les fichiers tiff pris en charge.


2. Sous Camera Raw : comme nous l'avons vu plus haut, l'espace de travail avisé sous DPP est gamme de couleurs RVB (profil wide gamut RGB), on peut continuer à assumer cet espace sous Camera Raw, ou faire une première conversion selon ses besoins.


Photoshop :

Si l'on désire retoucher à proprement parler son cliché, il va nécessairement falloir passer par la case Photoshop, et donc paramétrer son espace de travail. Même démarche que sous Camera Raw :


Comme nous l'avons vu plus haut, l'espace de travail avisé sous DPP est gamme de couleurs RVB (profil wide gamut RGB), on peut continuer à assumer cet espace sous Photoshop, ou faire une première conversion vers un autre espace de travail selon ses besoins.


Workflows Raw

Il va sans dire que ces workflows nécessitent un écran étalonné. S'ils peuvent paraître laborieux, il n'en est rien, si les différents logiciels ont été paramétrés comme indiqué plus haut.


A. Si la scène photographiée ne nécessite pas une grosse récupération des valeurs extrêmes (ceci n'étant pas le point fort de DPP) :

1. editing/tri > DPP 2. développement > DPP ; style d'image : Fidèle, netteté 4 (voire 5) .1.1 3. export sous Camera Raw > correction des perspectives / clarté 4. ouverture sous Ps en objet dynamique > retouche si nécessaire, exportation.


B. Si la scène photographiée nécessite un gros travail de récupération des valeurs extrêmes :

1. editing/tri > DPP 2. développement > Camera Raw ; profil : appareil photo fidèle (solution sans budget) ou profil créé (solution à budget) 3. ouverture sous Ps en objet dynamique > retouche si nécessaire, exportation.


C. Sensibilité ISO élevée (point relatif à la gestion ISO de votre reflex) et plage dynamique réduite :

1. editing/tri > DPP 2. développement > Capture One, nettement plus clean que les produits Adobe à mon sens ; profil ICC : générique (solution sans budget) ou profil créé (solution à budget) 3. export sous Camera Raw > correction des perspectives 4. ouverture sous Ps en objet dynamique > retouche si nécessaire, exportation.


Workflow jpg

Dans une pratique professionnelle qui interdit tout délai de post traitement, la seule solution consiste à s'en remettre au jpg.


Voici les réglages boîtier que j'utilise :

- espace de couleur : sRVB si les photos sont destinées au web, Adobe 98, si elles sont destinées à l'impression.

- réduction de bruit 1/3. Je préfère le bruit à un lissage excessif - correction auto de luminosité (activé en programme manuel) 2/3 - style d'image "Fidèle" avec la netteté suivante : 4 (voire 5).1.1. J'ajuste le contraste et la saturation à la prise de vue, en fonction de la lumière, de la présence de "fog" sur scène... Je fonctionne selon le ratio contraste / saturation suivant +2 / -1. - WB auto priorité blanc, elle est redoutable sur les boîtiers dernière génération.


La difficulté à dompter à mon sens, est d'apprendre à gérer contraste et saturation à la prise de vue afin de coller le plus précisément possible aux conditions de lumière, ou à l'inverse, la compenser. Il suffit ensuite de choisir "sa" lumière et d'exposer justement, la base en photographie.


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